Un aspect souvent peu remarqué de l’art de vivre «à la française», mais qui saute aux yeux de qui, comme moi, arrive d’autres horizons, est une certaine inclination pour les activités artistiques.

Regardez autour de vous: vous trouverez partout, même parmi vos proches, des peintres, des acteurs, des chanteurs, des musiciens amateurs et passionnés, et des adeptes d’autres pratiques encore : composition florale, tournage sur bois…

Cette découverte, et le contraste qu’elle offre avec ma Russie natale, m’a tout de suite attirée et donné l’envie de pratiquer moi aussi. Au fil de mon exploration des domaines artistiques français, le vitrail s’est imposé à moi presque comme une évidence: cet art traditionnel, mais qui peut se montrer résolument moderne; ces compositions jouant avec les couleurs, la matière du verre, ces jeux entre clarté et obscurité qui tentent d’apprivoiser la lumière — voilà ce que je voulais faire!

Après avoir fait l’apprentissage des différentes techniques du vitrail, j’ai réalisé mes premiers «tableaux de verre», et cette passion a pris tellement de place que j’ai décidé, en l’an deux mille, d’en faire mon métier et d’ouvrir mon premier atelier. Depuis j’ai réalisé de nombreux vitraux signés Nina Barboux ou Nina Kalimoulina (mon nom de jeune fille).


Un peu de technique

Un vitrail est d’abord un assemblage de morceaux de verre colorés dans la masse et découpés de manière à réaliser un motif imaginé par l’artiste. Cet assemblage s’effectue selon deux techniques, dites «traditionnelle» et «Tiffany».
Ces deux méthodes présentent de nombreux points communs: le dessin, la maquette, l’agrandissement, la coloration ... mais aussi des différences notables:

Dans la méthode traditionnelle, les morceaux de verre sont sertis et mastiqués dans des profilés de plomb dont la coupe est en forme de H, et les profilés sont ensuite soudés à chaque nœud ou intersection. La largeur des joints du vitrail sera ainsi la largeur de profilé du plomb, qui peut varier de 4 à 8 mm.

Pour un vitrail Tiffany

Pour un vitrail Tiffany, chaque morceau du verre est serti avec un ruban de cuivre autocollant, très fin (0,01mm) et plus large que l’épaisseur du verre. Les parties du ruban qui dépassent sont rabattues sur les côtés du verre. Puis on assemble le «puzzle» et on soude les rubans de cuivre entre eux sur toute la longueur, assurant ainsi l’assemblage définitif et la rigidité du vitrail. La largeur des joints ainsi obtenus peut varier de 1à 20 mm.

C’est là la principale différence visible entre ces méthodes:

Le Tiffany offre un niveau de finesse et de détail sans pareil: là où les ailettes du plomb occulteraient les plus petites pièces d’une composition, il devient possible de laisser filtrer de tous petits rais de lumière et l’on peut travailler avec de petits morceaux du verre aussi bien qu’avec des grands.

Par opposition, la mise en plomb traditionnelle est utilisée pour des compositions plus grandes, où des joints ne constituent pas une limite, mais dont le réseau peut même constituer un motif à part entière.

Creez vous-meme
votre vitrail!

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